L’activité de l’artisanat du bâtiment enregistre, au quatrième trimestre 2020, une croissance de 1,5 % grâce à une progression de 2,5 % dans le neuf (contre 1 % au trimestre précédent) et un accroissement plus mesuré dans l’entretien amélioration avec 1 % (contre 0 % au trimestre précédent). On assiste donc à une fin d’année sous de meilleurs auspices qui bénéficie aussi d’un effet de rattrapage suite au premier confinement et d’une progression, plus rapide, qui compense l’impact du second reconfinement. Au global, l’activité 2020 enregistre un résultat négatif de - 9 % et un chiffre d'affaires global de 71 milliards d'euros et dans le même temps, 15 000 emplois nets ont été créé et 23 000 entreprises enregistrées.
Après un premier semestre particulièrement difficile (- 12 % au 1er trimestre puis - 24 % au 2e trimestre), marqué par un confinement de près de deux mois, l’activité de l’artisanat du bâtiment a redémarré progressivement avec une hausse de 0,5 % au 3e trimestre, puis s’est accélérée au 4e trimestre avec une croissance de 1,5 %.
Pas de trou d'air à l'automne 2020
La crainte du trou d'air à l'automne n’a pas eu lieu.
Il y a eu un effet de rattrapage, avec un afflux de nouvelles commandes fin août, puis une vraie reprise en octobre, confirmée en décembre.
Ainsi, l'activité au quatrième trimestre a enregistré une hausse de 1,5% par rapport à la même période de 2019. Un résultat plus qu’honorable étant donné la conjoncture.
Une accélération dans le neuf
L’activité de la construction neuve a connu une croissance de 2,5 % (contre 1 % au trimestre précédent) notamment soutenue par les très bonnes conditions météorologiques. Pour autant, ce dynamisme devrait fléchir dans les prochains mois en raison d’une baisse des autorisations et des permis de construire.
La rénovation sauve les meubles
Le marché de l’entretien rénovation a retrouvé une certaine dynamique (+ 1 %).
Les travaux de performance énergétique du logement progressent eux de 0,5 % comme au trimestre précédent et devraient s’accroître avec la montée en puissance de MaPrimeRénov’ dans les mois à venir.
On constate une évolution positive dans tous les métiers, en particulier dans la maçonnerie qui profite du dynamisme du neuf.
Carnets de commande et trésoreries
Du côté des commandes, elles représentent 72 jours de travail comme au trimestre précédent. Les clients sont donc au rendez-vous. Il faut saluer le fait que les clients particuliers rouvrent leurs portes aux artisans malgré les incertitudes du contexte sanitaire.
Du côté des trésoreries, on observe une dégradation légère avec plus d’un quart des professionnels faisant état d’une détérioration de leur situation financière (contre 23 % lors du troisième trimestre).
Quelles perspectives pour 2021 ?
Après une année 2020 chaotique, l’environnement économique en 2021 reste à ce stade encore incertain, notamment du fait d’un éventuel reconfinement qui pourrait avoir des conséquences sur l'activité du bâtiment.
Toutefois, certains paramètres peuvent inciter à un certain optimisme (la campagne de vaccination, l’épargne accumulée des ménages ces derniers mois et la mise en place du Plan France Relance) sont autant d’éléments qui pourraient soutenir l’économie du bâtiment dans les trimestres à venir.
De manière générale, il faudra faire attention au pouvoir d’achat, l’évolution du chômage et la confiance des ménages. Pour les entreprises, se pose aussi la problématique du remboursement des prêts garantis par l'État, pour les 30% d'entreprises artisanales du bâtiment qui en ont souscrit un.
L’année 2021 pourrait alors enregistrer une croissance entre 5 et 6 % dans l’artisanat du bâtiment qui s’apparenterait plus à un rebond technique qu’à une véritable reprise de l’économie d’avant la crise du coronavirus.
Enfin, on attend aussi que MaPrimeRénov’, et l'intégration fin 2020 des ménages aisés dans celle-ci, produise tous les effets attendus pour dynamiser encore davantage le marché de la rénovation énergétique et la massification des travaux.
Télécharger la note de conjoncture du 4e trimestre 2020