À l’issue de la réunion multilatérale qui s’est tenue ce matin en présence du Premier ministre et de la ministre du Travail, l’U2P salue les mesures destinées à améliorer le retour à l’emploi des chômeurs et à rééquilibrer les comptes du régime d’assurance chômage, mais regrette en parallèle le traitement punitif infligé aux entreprises qui ont recours à des contrats de courte durée.
Ainsi, l’augmentation (6 mois au lieu de 4) de la durée minimale d’activité requise pour prétendre à des indemnités, de même que l’introduction de plafonnements et d’une dégressivité pour les indemnités les plus élevées, doivent permettre de rééquilibrer les comptes du régime d’assurance-chômage. En outre, il convient de s’interroger sur le fait que la France dispose d’un des systèmes les plus généreux en Europe alors que le taux de chômage y demeure nettement plus élevé qu’en Allemagne ou en Grande-Bretagne.
Parallèlement l’U2P accueille avec satisfaction le choix du gouvernement d’exonérer les entreprises de moins de 11 salariés et les contrats en alternance du dispositif de bonus-malus. C’est salutaire pour ces entreprises qui sont davantage soumises aux aléas d’activité que les grandes entreprises et c’est un nouvel encouragement à développer les formations en alternance qui permettent d’améliorer l’accès à l’emploi.
En revanche l’U2P ne comprend pas la décision de l’exécutif de surtaxer les autres entreprises (plus de 10 salariés) qui embauchent en contrats courts. Qu’il s’agisse d’instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales d’assurance-chômage ou de taxer l’embauche d’extras (CDD d’usage), le risque est de dissuader purement et simplement les entreprises d’embaucher. Nombre d’emplois sont en effet par nature de courte durée.
Les tensions qui existent aujourd’hui dans certaines professions n’en seront que renforcées. Un comble quand on connaît le volume d’emplois non pourvus aujourd’hui et le maintien d’un chômage de masse en France en dépit d’une légère décrue.
Patrick Liébus, vice-président de l’U2P et chef de file dans les négociations sur l’assurance-chômage a ajouté : « Nous demandons au gouvernement de ne pas mettre d’obstacles infranchissables pour nos entreprises. Ce serait contraire à l’objectif qu’il poursuit d’un retour au plein emploi. »