Les débats sur le statut et la protection sociale des travailleurs indépendants sont au cœur de la campagne présidentielle. Malheureusement les réponses apportées dans les différents programmes, soit ne sont pas à la hauteur des enjeux, soit présentent un risque d’aggravation de la situation des travailleurs indépendants.
Dans ce contexte l’U2P qui représente l’ensemble des indépendants, artisans, commerçants et professionnels libéraux, invite les candidats à la plus haute fonction à « prendre le taureau par les cornes » en rouvrant complètement le chantier du statut et de la protection sociale des travailleurs indépendants.
Même si les dysfonctionnements du RSI (Régime social des indépendants) sont heureusement en régression, ils continuent d’impacter négativement un nombre trop important de chefs d’entreprise. Cette situation inacceptable remonte à la création du régime et résulte des erreurs commises à ce moment-là par les pouvoirs publics.
Néanmoins l’U2P reste attachée au maintien d’un régime spécifique répondant aux besoins des indépendants travaillant seuls ou avec des salariés, et refuse toute affiliation au régime général des salariés.
En effet, avant de tout chambouler, nous devons nous poser les bonnes questions pour atteindre notre principal objectif : contribuer au développement de l’activité économique tout en conservant pour les indépendants un niveau optimal de protection sociale.
Le niveau des cotisations (taux et assiette) des travailleurs indépendants qui est voté chaque année par le parlement, est déjà trop élevé. Il alourdit le coût du travail.
Pour y remédier, il faudra transférer à l’Etat un certain nombre de charges qui ne relèvent pas de l’entreprise à l’instar des cotisations familiales, et élargir aux travailleurs indépendants les dispositifs d’allègements de charges sociales (CICE et réduction générale des cotisations sociales patronales, ex réduction Fillon)
Il conviendra par ailleurs de mettre à contribution les entreprises et les plateformes collaboratives qui aujourd’hui ont recours à des micro-entrepreneurs, en lieu et place de salariés.
Il est urgent de mettre fin à cette machine infernale fondée sur des distorsions de concurrence. L’U2P souhaite, comme elle l’a dit à propos du régime d’assurance chômage, que les plateformes contribuent à la couverture sociale des travailleurs français.
Au-delà, la réflexion doit porter sur le statut juridique des entreprises et de leurs dirigeants, sur la fiscalité qui leur est applicable et sur les règlements de toute sorte qu’ils subissent.
Les règles fiscales et sociales des entreprises doivent être harmonisées entre forme individuelle et sociétaire pour tendre à la neutralité.
C’est pour atteindre ces objectifs que l’U2P interpelle aujourd’hui les candidats à l’élection présidentielle.