Conjoncture 1e Trimestre 2015 : l’activité de l’artisanat du Bâtiment poursuit sa baisse avec pour conséquence une forte dégradation de la trésorerie
Les baisses des taux d’intérêt, de l’euro et du coût de l’énergie ne suffisent pas encore à relancer la construction. L’artisanat du Bâtiment souffre depuis plus de 3 ans. Nous avons besoin plus que jamais que les banques jouent le jeu et accompagnent nos entreprises mais également nos clients. Nous comptons sur Bercy pour nous y aider.
Paris, le 16 avril 2015 – Selon la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment, l’activité de l’artisanat du Bâtiment marque encore un recul de –3% au 1e trimestre 2015 par rapport au même trimestre de l’année précédente. La construction neuve, en baisse de 6%, grève fortement les résultats. L’année commence donc difficilement et ne laisse pas espérer de reprise à court terme avec une baisse des mises en chantier, une diminution des carnets de commande et une aggravation notable de la situation des trésoreries des entreprises artisanales.
Une baisse continue depuis trois ans : -3% pour le dernier trimestre
Au 1er trimestre 2015, l’activité de l’artisanat du Bâtiment poursuit son recul de – 3% dans un contexte économique marqué par une baisse des coûts de l’énergie et des taux d’intérêts ainsi que par une dépréciation de l’euro. Ce début d’année 2015 enregistre ainsi un recul de - 3% en volume au 1er trimestre 2015 qui s’inscrit malheureusement dans le prolongement de l’année 2014.
Cette dégradation s’explique comme au trimestre précédent par une chute de 6% de la construction neuve (après 6,5% au 4e trimestre 2014) et par la baisse modérée de l’activité d’entretien-amélioration avec -1%. Malheureusement, le retour de croissance des travaux de performance énergétique qui affichent une hausse d’activité de +0,5% (après deux trimestres en recul) ne suffit pas à redynamiser l’activité d’entretien-rénovation.
En 2014, l’artisanat du Bâtiment a perdu 30 emplois par jour. Le début d’année difficile que nous venons de vivre ne nous permet pas d’espérer de reprise à court terme. Nous espérons que la politique volontariste du Gouvernement confirmée par Sylvia Pinel, Carole Delga et François Rebsamen lors de notre Assemblée Générale portera ses fruits, notamment avec le prolongement du Crédit d’impôt pour la Transition énergétique et la rallonge budgétaire de 70 millions pour le budget de l’ANAH. Après trois ans de baisse d’activité (-3% en 2013, -2% en 2014, -1% en 2015), nous continuons d’espérer un ralentissement de cette baisse, puisque nous tablons sur un recul de 1% pour 2015. Nous savons aussi qu’avant d’apercevoir le bout du tunnel, il y a un virage ! Nous comptons sur les incitations publiques et leur impact réel sur la demande. La TVA réduite sur tous les travaux de rénovation serait le plus sûr moyen d’y parvenir.
La construction neuve et les mises en chantier en berne, le gros œuvre directement impacté.
La construction neuve est l’activité qui souffre le plus avec la diminution des mises en chantier avec un repli sur douze mois cumulés de 10,5%, soit 351 100 unités. La construction de logements neufs est ainsi arrivée à son plus bas niveau depuis 5 ans alors que les taux d’intérêt ne cessent de baisser. Les perspectives sont également sombres du côté des permis de construire puisqu’ils reculent de 6,6% sur un an.
Concernant les mises en chantier, on totalise plus de 351 000 logements neufs commencés (en cumul sur 12 mois) fin février 2015, soit une baisse de 10,5% sur un an.
En conséquence directe, les travaux de gros œuvre sont directement touchés puisque l’activité de maçonnerie est, ce trimestre encore, la plus impactée avec une baisse de 4%. Mais, l’ensemble des métiers est néanmoins affecté affichant des replis compris entre - 2% et – 4%.
Autre motif d’inquiétude : les carnets de commandes représentent 66 jours de travail au 1er trimestre 2015 (contre 72 jours un an auparavant).
La trésorerie des entreprises artisanales du Bâtiment : un problème majeur
La trésorerie des entreprises continue de se dégrader à nouveau au premier trimestre 2015. En effet, 34 % des professionnels font état d’une détérioration de leur trésorerie alors que seulement 5 % soulignent une amélioration. Au 1er trimestre 2015, 47 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (contre 40 % au même trimestre de l’année précédente), dont 53 % d’entre elles déclarent un besoin supérieur à 10 000 €.
En avril 2015, le montant moyen des besoins de trésorerie de ces entreprises est de 20 000 €.