Le Gouvernement a rendue publique la Circulaire du 18 septembre 2020 relative à la mise en œuvre de son Plan Jeunes dans le contexte de la crise sanitaire et économique actuelle, intitulée « Un jeune, une solution ».
Ce plan s’organise autour des trois priorités :
1- Faciliter l’entrée des jeunes dans la vie professionnelle
Présentation générale des dispositifs d’aide à l’embauche et de soutien à l’entrée dans la vie professionnelle
Concernant l’aide à l’embauche des jeunes (décret publié le 6 août 2020), les entreprises et associations embauchant un jeune de moins de 26 ans entre le 1er août 2020 et le 31 janvier 2021 en CCD d’au moins 3 mois ou en CDI sont ainsi éligibles à une aide d’un montant maximal de 4 000 euros.
Une campagne d’information nationale et régionale sur ce dispositif va être déployée en septembre. Un document « questions/réponses » sera prochainement disponible.
Concernant les aides à l’alternance :
Trois mesures de soutien majeur ont été mises en œuvre par le gouvernement afin d’aider les entreprises à maintenir leurs efforts dans ce domaine :
- l’aide exceptionnelle en faveur des employeurs qui recrutent des personnes en contrat d’apprentissage ;
- l’aide exceptionnelle en faveur des employeurs qui recrutent des jeunes en contrats de professionnalisation ;
- l’accueil en CFA, sans contrat, jusqu’à 6 mois, afin de donner plus de temps aux apprentis pour trouver un employeur et plus de temps aux employeurs pour se décider à embaucher un apprenti.
Ces mesures ont été précisées dans la loi de finances rectificative pour 2020 n° 2020-935 du 30 juillet 2020 et de trois décrets d’application en date du 25 août 2020 dont l’entrée en vigueur est intervenue au 1er juillet 2020.
Dans ce cadre, les employeurs d’apprentis mineurs et de jeunes mineurs en contrat de professionnalisation bénéficient d’une aide de 5 000 euros pendant la première année d’exécution du contrat. Cette aide est portée à 8 000€ lorsque l’apprenti ou le titulaire du contrat de professionnalisation est majeur et à moins de 30 ans.
Les jeunes qui s’orientent vers une formation en apprentissage, quant à eux, bénéficient d’un temps supplémentaire pour trouver un employeur. Ils peuvent ainsi débuter leur formation au CFA jusqu’à 6 mois sans employeur (au lieu de 3 mois actuellement). Que le jeune trouve ou non un employeur dans la période, le CFA bénéficiera d’une prise en charge financière forfaitaire.
Dispositifs spécifiques (quartiers prioritaires de la ville, création d’entreprise)
L’élaboration des objectifs territoriaux partagés (OTP) d’actions favorisant le déploiement des mesures du plan « #1jeune1solution » doit porter une attention particulière aux quartiers prioritaires de la ville (QPV) en mobilisant les acteurs notamment sur les dispositifs déjà existants en matière d’emplois et d’insertion notamment ceux prévus dans les contrats de ville (emplois francs, parcours emploi compétences – PEC, conventions « Entrepreneuriat pour tous » au titre du PIC visant à accompagner les entrepreneurs issus de QPV) ou en matière de renforcement du recours à l’apprentissage (bus de l’apprentissage et prépa-apprentissage, au titre du PIC).
Le dispositif « emplois francs » sera par ailleurs adapté dans les prochaines semaines, avec la création par décret d’un « emploi franc + », qui revalorisera l’aide versée à l’employeur en cas de recrutement d’un jeune de moins de 26 ans dans le cadre de ce dispositif.
2- Orienter et former 100 000 jeunes vers les secteurs et les métiers d’avenir dans le cadre des Pactes régionaux pour l’investissement dans les compétences (PRIC)
Parmi les 131 000 parcours supplémentaires de formation prévus par le plan « #1jeune1solution », 100 000 parcours prioritairement ciblés sur les métiers d’avenir, de formation qualifiante et pré-qualifiante seront intégrés aux PRIC signés avec les Régions.
Les régions produiront un recensement des actions de formation et des aménagements portés aux contenus de formation (modules complémentaires répondant à des besoins nouveaux de compétences à intégrer aux parcours certifiant, « coloration » sectorielle d’une formation générique…) permettant de répondre aux besoins des secteurs, filières et métiers.
Enfin, un effort stratégique sera mené par le gouvernement pour permettre l’accès de 15 000 jeunes en situation d’illectronisme à des formations certifiantes permettant d’atteindre le socle de compétences numériques, entièrement financées par abondement spécifique de leur Compte personnel de formation (CPF).
3- Accompagner 300 000 jeunes éloignés de l’emploi en construisant des parcours sur mesure
Dans le cadre de ce volet, les possibilités d’accompagnement vers l’emploi à travers le parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) mises en œuvre par les missions locales et l’accompagnement intensif des jeunes mis en œuvre par Pôle Emploi sont fortement renforcées.
Le plan prévoit en outre, dès 2020, la mobilisation de 10 000 contrats initiative emploi (CIE) dans le secteur marchand. Dans un objectif d’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi, les grands principes de l’accompagnement développés au profit des contrats aidés dans le secteur non-marchand s’appliquent aux contrats aidés dans le secteur marchand : une mise en situation professionnelle, un accompagnement, et un accès facilité à l’acquisition de compétences auprès d’employeurs de droit commun.
Enfin, une attention particulière devra être portée à la mise en œuvre de l’obligation de formation, en direction des jeunes mineurs décrocheurs, dont la mise en œuvre est confiée aux missions locales dans le code du travail. Une instruction interministérielle relative à la mise en œuvre de l’obligation de formation sera publiée en septembre.
Pour les mineurs, l’action du gouvernement, dans le cadre du plan « #1jeune1solution », vise en particulier à favoriser l’accès à l’alternance par la création d’une aide exceptionnelle aux employeurs à hauteur de 5 000€ (cf. supra), et à proposer des parcours personnalisés sous le format de sas de découvertes des métiers et d’accompagnement portés par l’AFPA.
4- Proposer 21 500 places supplémentaires pour répondre aux vœux de poursuite d’études des nouveaux bacheliers
21 500 places supplémentaires ont été programmées par les ministères chargés de l’éducation et de l’enseignement supérieur afin d’apporter des réponses adaptées à la diversité des nouveaux bacheliers incluant la volonté de les préparer à l’entrée dans l’emploi et de répondre aux besoins des territoires.
Dans ce cadre, 5 700 places sont créées pour permettre des poursuites d’études dans les filières courtes (STS) très sollicitées cette année, en particulier par les bacheliers technologiques et professionnels.
Pour satisfaire des besoins de réorientation, de spécialisation ou de compléments de formation nécessaires à la préparation à l’entrée sur le marché du travail dans des secteurs professionnels répondant aux besoins des territoires, 6 000 places de formation de type mention complémentaire ou formation complémentaire d’initiative locale (FCIL) ou CAP en 1 an seront créées.
En lien avec les universités, 2 000 nouvelles formations courtes favorisant l’orientation et l’acquisition de compétences techniques et professionnelles seront proposées à la rentrée 2020, avec un développement qui s’amplifiera en 2021.
Eu égard au nombre plus important de bacheliers généraux cette année, jusqu’à 4 000 nouvelles places dans les licences seront créées dans les filières les plus demandées, notamment les filières de santé, en lien avec les présidents d’université mais aussi les établissements privés d’intérêt général volontaires.