Pour la CAPEB, comme pour les autres principales organisations professionnelles du secteur (USH, FPI, Pôle Habitat FFB, FFB, Fédération SCOP BTP, CAPEB, UNSFA et UNTEC), le projet présenté par le gouvernement mi-décembre ne réunissait pas les conditions d’une adhésion massive de la filière construction. C’est pour cette raison qu’à l’unanimité, la filière a demandé au gouvernement de revoir sa copie et d’ouvrir une véritable concertation technique, afin de parvenir à une RE2020 qui concilie sobriété énergétique, lutte plus intense contre l’effet de serre, innovation, emplois et lieux de vie agréables, et économiquement accessibles. Malheureusement, ces demandes sont restées lettres mortes !
Depuis que les derniers éléments relatifs au logement ont été dévoilés en novembre dernier, le gouvernement s’est engagé dans une course contre la montre pour mettre en place au plus vite la réglementation environnementale 2020 (RE 2020).
Dans ce contexte, la CAPEB s’est rapidement mobilisée avec les sept autres organisations professionnelles du BTP pour aboutir ensemble à une position commune, assortie d’une quinzaine de demandes d’ajustement.
Afin de corriger le tir, ces propositions ont été adressées au Ministre de la Transition écologique et au Ministre en charge du logement tout en rappelant la nécessité d’avoir calendrier de mise en œuvre progressif et adapté à la réalité du terrain et des métiers qui devront composer avec cette nouvelle réglementation au quotidien.
ABSENCE DE CONCERTATION ET POUVOIRS PUBLICS INFLEXIBLES
Les principaux points de crispation portent sur
- La méthode dite « dynamique » retenue pour le calcul des impacts climatiques (émissions de CO2) qui donne un fort avantage au bois et matériaux biosourcés
- Le seuil maximal d’émission de CO2 liée aux consommations énergétiques qui excluent des solutions matures et performantes (équipements hybrides notamment)
Un choix gouvernemental contestable et qui fait l’unanimité contre lui. Des risques pèsent sur plusieurs filières, et sur la capacité du secteur à construire demain dans le respect des nouvelles contraintes de la RE2020, avec à la clé des conséquences néfastes sur les entreprises comme sur leurs emplois. Autre risque et pas des moindre, la problématique des surcoûts qui va évidemment se poser.
Malheureusement, le Ministère est resté sur ses positions et a confirmé que le chauffage au gaz serait interdit dans les constructions de maisons individuelles. Dans le même temps, les pouvoirs publics ont confirmé leur intention d’accélérer les rénovations énergétiques dans les logements afin de favoriser le développement des filières biosourcées et l’activité des artisans. Pas de quoi vraiment rassurer !
La CAPEB dénonce cette obstination à rejeter toute solution alternative vers le mix énergétique et vers l’utilisation de tous les matériaux dans un cadre révisé pour tenir compte des enjeux environnementaux.
Plus que jamais, la CAPEB défend l’idée que les bâtiments neufs doivent pouvoir intégrer les solutions énergétiques les plus performantes et les plus appropriées pour atteindre les objectifs de réduction de la consommation d’énergie primaire et de décarbonisation des constructions.