Après avoir été réinscrite au RNCP pour 2 ans seulement en 2022, la certification REAB vient d'obtenir un agrément pour 5 ans. Une belle victoire pour la CAPEB et pour l'Artisanat du bâtiment !

C’est une réussite qui découle d’un travail de collaboration sur le long terme et qui a permis de créer une véritable relation de confiance avec les CAPEB qui déploient le REAB sur le terrain, les OF habilités et les membres du comité de suivi (dont les deux élus confédéraux sont Nathalie Bergère et Gilles Chatras) ainsi que de l’expertise des partenaires en ingénierie de certification.

Une certification essentielle pour la pérennité de l’Artisanat du Bâtiment

La certification REAB compte plus de 800 certifiés depuis 2004 sur l’ensemble du territoire. 10 à 15 sessions ouvrent chaque année. La durée du parcours de formation est de 50 à 55 jours sur une période de 1 an ½ à 2 ans.

La certification “Responsabled’Entreprise Artisanale du Bâtiment” n’a à l’heure actuelle pas d’équivalent. C’est pourquoi, il était d’autant plus important de s’assurer de sa pérennité au regard des besoins avérés auxquels elle permet de répondre.

S’agissant des créations d’entreprises dans le bâtiment, l’Institut Supérieur des Métiers a constaté un record historique de création d’entreprises artisanales en 2023 avec plus de 250 000 ouvertures en 2022 dont 46% dans le BTP, soit une hausse de 7% par rapport à 2021. Et si les micro-entrepreneurs représentent 65 % de ces créations, on note également une hausse de l’entreprenariat « classique » (EI, SARL, SAS) avec une belle dynamique de + 4 % de créations soit plus 93 000 créations dans le bâtiment.

Du côté des reprises d’entreprises dans le bâtiment, l’Observatoire des Métiers du BTP relève que, début 2021, sur les 70 000 entreprises qui seront cédées dans les 10 ans à venir, près de 46 000 pourraient être fermées faute de repreneurs. La même étude indique que les salariés repreneurs des entreprises de ce secteur ont plusieurs profils, principalement des ouvriers ayant plus de 8 ans d’expérience dans les TPE (et de préférence des cadres dans les PME). Dans 33% des cas, la reprise est faite par un salarié également membre de la famille du gérant cédant. Le cédant peut aussi demeurer dans les effectifs de l’entreprise et continuer à apporter ses conseils à son ou ses repreneur(s), la transmission peut alors durer plusieurs années.

Il se trouve que le REAB est accessible aussi bien aux salariés (ouvriers, dirigeants salariés, …) qu’aux non-salariés (gérants, conjoints collaborateurs, …).

Cette certification REAB permet ainsi d’acquérir à la fois les compétences stratégiques d’un chef d’entreprise d’une TPE du bâtiment en termes de développement et de pilotage financier, ainsi que celles d’un responsable RH, d’un manager, d’un directeur commercial et d’un chef de chantier.

De niveau 5, elle augmente la confiance et la crédibilité du chef d’entreprise vis-à-vis des salariés dans le cas d’une reprise d’entreprise, des clients et fournisseurs et des partenaires externes (notamment des organismes bancaires, assurances, …).

Autant pour un créateur, un dirigeant récemment installé, que pour un repreneur du bâtiment, cette certification contribue à assurer la pérennité financière et la croissance de l’entreprise pour plusieurs années après son installation ou sa transmission.

Des évolutions notables apportées au REAB depuis sa création

Depuis 2009, la CAPEB nationale œuvre pour apporter aux chefs d’entreprise une certification adaptée à une entreprise de petite taille et au bâtiment qui puisse, dans la mesure du possible, favoriser la pérennité de l’entreprise et son développement.

Dans une logique d’amélioration continue et d’adaptation aux besoins recensés sur le marché du travail, le REAB a fait l’objet de nombreux aménagements depuis sa création.
Ainsi en 2023, pour donner suite aux recommandations de France Compétences lors de son précédent enregistrement de la certification, la CAPEB a procédé à de nombreuses améliorations.

S’agissant de la maitrise des flux tout d’abord, en plus des questionnaires en ligne, la CAPEB a procédé à une enquête d’insertion téléphonique auprès des certifiés des sessions 2021-2022-2023 pour apprécier plus précisément l’impact de la certification REAB sur l’activité du responsable et l’évolution de son entreprise (en précisant les apports de chaque bloc).

Les chefs d’entreprises nouvellement installés ou en cours de restructuration et développement ont confirmé que cette certification (notamment grâce aux Blocs 1, 2 et 5) leur avait permis d’améliorer leur gestion financière (maitrise de la facturation, gestion des stocks, …), de définir une stratégie d’investissement plus adaptée au vu du contexte économique fluctuant (ex : difficultés d’approvisionnement des matières premières, hausse des prix…) et ainsi d’accroitre leur bénéfice à 2 à 3 ans. Ils ont réussi, en particulier pour les gérants non-salariés, à se verser une rémunération un peu plus importante. Le bloc 3 en RH a favorisé l’instauration de méthodes de recrutement et managériales avec par exemple la mise en place plus structurée des entretiens annuels, l’élaboration de guide d’accueil, le développement des formations, …. De nombreux responsables ont pu embaucher un salarié ou apprenti malgré les tensions sur le marché du travail dans ces métiers qualifiés.

Les salariés en cours de reprise d’entreprise (ouvriers qualifiés, assistants/conjoints, …) ont également indiqué que la certification leur ont permis de reprendre plus sereinement l’entreprise (au niveau financier, réglementaire, …), d’être mieux préparés aux imprévus et de définir des actions commerciales propres à leur métier. Notons que beaucoup exercent des activités de coresponsable sans bénéficier encore du statut de chef d’entreprise ou co-gérant. Il faut attendre 3 à 5 ans avant que la transmission se fasse totalement.

Par ailleurs, le référentiel d’activité et des compétences a été réajusté entièrement avec la prise en compte de la démarche Responsabilité Sociétale de l’Entreprise et des personnes en situation de handicap.

Dans la pratique professionnelle, les responsables d’entreprise artisanale du bâtiment sont confrontés à de nouvelles méthodes de conception et de construction pour prendre en compte les enjeux sociétaux et environnementaux, et le bâtiment est un secteur fortement cadré par la législation dans le processus de production (réglementation énergétique RE2020,…). Les responsables doivent adopter une posture de conseil auprès des clients et des fournisseurs mais aussi de leurs équipes en matière de rénovation énergétique : santé, économie d’énergie, valorisation du confort, nouveaux matériaux à utiliser (par exemple biosourcés), gestion des déchets,… et d’accessibilité des logements. Ces nouvelles activités ont été valorisées dans la certification. De plus, la prise en compte du handicap dans les situations de formation et d’évaluation a été mieux intégrée et explicitée.

Le processus de certification et le rôle du jury de certification ont été clarifiés : Le jury de certification est local et, de ce fait pour chaque session, la CAPEB valide en amont par écrit les noms et fonctions des membres du jury de certification et précise les modalités d’organisation et la procédure suivie. Le modèle de PV et la charte jury ont été mis en conformité.

Enfin s’agissant de la VAE, le règlement et le livret 2 ont été entièrement revus.

Par ailleurs, la CAPEB a mis en œuvre une action spécifique en 2023/2024 pour renforcer le recours à la VAE. Avec l’appui du cabinet Les 2 rives et d’un autre organisme référencé dans l’accompagnement de la VAE, elle a construit un parcours clé en main comprenant des temps individuels pour répondre aux besoins de chacun et collectifs pour se motiver mutuellement et garder le rythme. Un planning 2024 sécurisé avec des réunions de jury accessibles sous 2 mois a été organisé.

La démarche commence progressivement à prendre puisque deux candidats s’engagent dans cette démarche VAE facilitée en 2024.

Une formation, source de militantisme

Le REAB créé une appétence pour la formation et les certifiés continuent à développer leurs compétences dans leur entreprise et à former leurs salariés après avoir obtenu leur certification.

C’est aussi un formidable outil syndical, car ils connaissent mieux les services des CAPEB, ils deviennent des adhérents convaincus donc actifs dans les CAPEB et sont ensuite des administrateurs convaincus. Beaucoup d’ailleurs poursuivent ce parcours avec l’Ecole des Cadres.